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Titre : | La grève des forgerons |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Coppée, François |
Interprète(s) : | Duparc |
Genre : | Récit dramatique |
Fichier audio : | |
Support d'enregistrement : | Cylindre |
Format : | Standard (enregistrement acoustique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Pathé |
Numéro de catalogue : | 2797 |
Numéro de matrice : | 3527 |
Instruments : | Diction |
Couleur de la pâte : | noir moulé, piste |
État : | tbon |
Vitesse (tours/minute) : | 160 |
Matériel employé au transfert : | Archéophone |
Date du transfert : | 06-02-2000 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-dessous. |
Texte du contenu : | La grève des forgerons
Mon histoire, messieurs les juges, sera brève. Voilà. Les forgerons s’étaient tous mis en grève. C’était leur droit. L’hiver était très dur ; enfin, Le faubourg, cette fois, était las d’avoir faim. Et, quoique me doutant qu’on me repousserait Je me rendis d’abord dans le vieux cabaret Où se tenaient toujours les meneurs de la grève. On buvait là ; je crus, sur ma foi, faire un rêve : Je leur parlai : Je viens pour vous dire ceci : C’est que j’ai soixante ans passés, ma femme aussi, Que mes deux petits-fils sont restés à ma charge, Et que dans la mansarde où nous vivons au large, Tous nos meubles étant vendus – on est sans pain. Donc, je veux retourner au chantier dès demain. Voilà tout. Maintenant, dites si ça vous fâche. Un d’entre eux fit vers moi trois pas et me dit : Lâche ! Alors j’eus froid au cœur, et le sang m’aveugla. Je regardai celui qui m’avait dit cela. Tout à coup j’étreignis dans mes deux mains mon front Et m’écriai : Ma femme et les petits mourront. Soit ! Et je n’irai pas travailler. – Mais je jure Que, toi, tu me rendras raison de cette injure, Et d'un seul coup, d'un seul, je lui brisai le crâne. Je sais que c’est un meurtre et que tout me condamne ; Le fait vient d’un concours d’événements fatal. Les mioches maintenant sont au même hôpital Où le chagrin tua ma vaillante compagne. Donc, pour moi, que ce soit la prison ou le bagne, Ou même le pardon, je n’en ai plus souci ; Et si vous m’envoyez à l’échafaud, merci ! François Coppée |
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