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Titre : | Carcassonne [Un curieux] | ||
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Nadaud, Gustave | ||
Interprète(s) : | Anonyme(s) ou interprète(s) non identifié(s) | ||
Genre : | Café-concert | ||
Fichier audio : | |||
Photo(s) : | |||
Support d'enregistrement : | Cylindre | ||
Format : | Standard (enregistrement acoustique) | ||
Couleur de la pâte : | marron | ||
État : | faible | ||
Vitesse (tours/minute) : | 150 | ||
Matériel employé au transfert : | Archéophone, pointe 78t sur Ortofon, Elberg MD12 : courbe flat, Denon DN500R | ||
Date du transfert : | 30-01-2023 | ||
Commentaires : | Texte du contenu ci-dessous. "Un Curieux" est le titre primitif du célèbre poème "Carcassonne", de Gustave Nadaud. Collection David Winter. | ||
Texte du contenu : | Carcassonne [Un curieux], de Gustave Nadaud
« Je me fais vieux, j’ai soixante ans, J’ai travaillé toute ma vie, Sans avoir, durant tout ce temps. Pu satisfaire mon envie. Je vois bien qu’il n’est ici-bas De bonheur complet pour personne. Mon vœu ne s’accomplira pas : Je n’ai jamais vu Carcassonne ! « On voit la ville de là-haut, Derrière les montagnes bleues ; Mais, pour y parvenir, il faut, Il faut faire cinq grandes lieues ; En faire autant pour revenir ! Ah ! si la vendange était bonne ! Le raisin ne veut pas jaunir : Je ne verrai pas Carcassonne ! « On dit qu’on y voit tous les jours, Ni plus ni moins que les dimanches, Des gens s’en aller sur le cours, En habits neufs, en robes blanches. On dit qu’on y voit des châteaux Grands comme ceux de Babylone, Un évèque et deux généraux ! Je ne connais pas Carcassonne ! « Le vicaire a cent fois raison : C’est des imprudents que nous sommes. Il disait dans son oraison Que l’ambition perd les hommes. Si je pouvais trouver pourtant Deux jours sur la fin de l’automne… Mon Dieu ! que je mourrais content Après avoir vu Carcassonne ! « Mon Dieu ! mon Dieu ! pardonnez-moi Si ma prière vous offense ; On voit toujours plus haut que soi, En vieillesse comme en enfance. Ma femme, avec mon fils Aignan, A voyagé jusqu’à Narbonne ; Mon filleul a vu Perpignan, Et je n’ai pas vu Carcassonne ! » Ainsi chantait, près de Limoux, Un paysan courbé par l’âge. Je lui dis : « Ami, levez-vous ; Nous allons faire le voyage. » Nous partîmes le lendemain ; Mais (que le bon Dieu lui pardonne !) Il mourut à moitié chemin : Il n’a jamais vu Carcassonne ! |
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