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Titre : | Voilà la civilisation |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Doubis, Pierre ; Amelet |
Interprète(s) : | Charlus [Louis-Napoléon Defer] |
Genre : | Café-concert : chanson monologuée |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 29 cm saphir sans étiquette, (enregistrement acoustique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Pathé |
Numéro de double-face : | 2632 |
Numéro de catalogue : | 717 |
Numéro de matrice : | 68180-RA |
Inscriptions complémentaires : | 9-11 |
Date de l'enregistrement : | 1911 |
Instruments : | chant homme, orchestre acc. |
État : | Exc++ |
Vitesse (tours/minute) : | 88 |
Matériel employé au transfert : | Stanton 150, pointe 1,7ET sur Shure M44G, Elberg MD12 : courbe flat, Cedar X, declick, decrackle, dehiss |
Date du transfert : | 22-03-2022 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-dessous. Colonial. Répliques du choeur d'hommes au loin, par " oui " ou par " non ", procédé également employé dans "Affranchissons-la", "Alors y a du bon", " Vive le célibat ", " Voilà la civilisation ", "Leurs qualités", "Je n'suis pas de votre avis", " Justice et fraternité " |
Texte du contenu : | Voilà la civilisation
Paroles : Amelet - Musique : Pierre Doubis - Editeur : Delormel (1911) J'ai fait trois fois l' tour de la terre J'ai visité le Kamtchatka J'ai vu Pékin, j'ai vu Nanterre Je n'en suis pas plus fier pour ça Quoique explorateur, j'ai toujours été anti-civilisateur. Les peuples primitifs ont leurs idées, leurs façons d' vivre. Nous voulons leur imposer nos goûts, eh bien, moi qui les connais, je vais vous prouver qu'ils sont plus heureux qu' nous. Au Maroc, le sultan Moulayacid, sur le trône en v'nant s'asseoir après s'être emparé du pouvoir, qu'a-t-il fait pour récompenser ses fidèles sujets ? Simplement il leur a offert les p'tites femmes du sérail de son frère. C'était beau, c'était grand, êtes-vous d' mon avis ? - Oui ! Si ça s' passait chez nous, messieurs, s'en plaindrait-on ?. - Non ! Y a pas d' danger qu'on nous offre des p'tits tendrons pour encourager nos belles actions. On nous flanque des bouts d' ruban, des colifichets, de la roupie d' sansonnet... On nous colle après nos pal'tots Des palmes violettes, des poireaux Des rosettes et des macarons Voilà la civilisation ! Chez nous, pour avoir une maîtresse, faut un portefeuille bien garni. Plus celle que nous aimons nous coûte cher, plus on en est fier, pour elle on dépense sa fortune, on donn'rait sa vie. C'est de la loufoqu'rie ! Dans l'Ouganda, on a des femmes tant qu'on en veut pour un paquet d'épingles à ch'veux. On en a deux en Arcadie pour une boîte d'allumettes-bougies. Au Sénégal, le Nègre considère sa femme comme un meuble, un objet banal, elle peut le tromper, oh là là ! ça lui est bien égal. S'il vous arrive en passant d'en faire usage, ça n' lui fait pas plus que si vous vous serviez d' sa brosse à cirage. Pour lui, c'est une valeur négociable, il l'échange, il la vend, il la prête, il la r'prend, il la met au Mont-d'-Piété et bazarde la r'connaissance pour s'en débarrasser. Eh bien, franch'ment, dans nos pays, messieurs, ça d'vrait-il être ainsi ? - Oui ! D'vons-nous donner d' l'amour et encor du pognon ? - Non ! Enfin voyons, c'est notre faute si nos folles maîtresses nous tiennent la dragée haute : nous avons toujours envie de faire les quatre cents coups, elles en profitent pour nous pressurer jusqu'au dernier sou, c'est les pattes d'araignée dans l' cou, toutes les ruses d'Apache, les coups d' jiu-jitsu et les choses qui attachent : la sangsue, la colle forte, la glu, la pieuvre qui n' nous lâche plus, l' ver qui nous ronge jusqu'au trognon Voilà la civilisation ! (À bas la civilisation !) |
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