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Titre :Le lac
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Bernhardt, Maurice
Interprète(s) :Bernhardt, Sarah
Genre :Diction : théâtre
Fichier audio :
Photo(s) :
PhotoPhoto
Photo
Support d'enregistrement :Disque
Format :25 cm aiguille (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Gramophone and Typewriter
Numéro de catalogue :GC-31170
Numéro de matrice :1501f
Date de l'enregistrement :1903
Instruments :Déclamation, diction, monologue
État :Exc
Vitesse (tours/minute) :74
Matériel employé au transfert :Archéophone, pointe Edison elliptique 2 min sur Ortofon, Elberg MD12 : courbe flat
Date du transfert :08-12-2022
Commentaires :Texte du contenu ci-dessous.
Texte du contenu :Le lac

Loin, par-delà les mers, sous le ciel des Tropiques
Dans l'ombre virginale où s'endort la forêt
Sous l'enchevêtrement des lianes antiques
Brusque, un trou furieux de lumière apparaît

Il s'élargit, dardant et brûlant les prunelles
Comme un métal fondu qui bout sous le soleil
Et voilà qu'au sortir des voûtes éternelles
C'est un lac engourdi dans son vaste sommeil

Un lac de plomb, pesant et mort, que rien ne trouble
Un lac dont nul frisson ne ternit le miroir
Et que caresse seul, de son sillage double
Le glissement furtif des cygnes au cou noir

Sur ses bords, s'élançant et retombant par groupes
Tremblent de vastes lys aux mystiques pâleurs
Et sur l'eau, les lotus, comme de larges coupes
Reçoivent par flocons les pétales des fleurs

Et comme d'autres fleurs qui passent autour d'elles
Mais vivantes, des vols de papillons zébrés
Emplissent l'air léger d'un bruissement d'ailes
Qui trouble au loin la paix des silences sacrés

Et la vie est partout, si chaude et si puissante
Que, malgré moi, je cherche au fond du ciel sans fin
À revoir dans la vie la trace encore présente
Qu'y laissèrent les doigts de l'ouvrier divin

Maurice Bernhardt


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