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Titre : | Sedan |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Hugo, Victor |
Interprète(s) : | Duparc |
Genre : | Récit patriotique |
Fichier audio : | |
Support d'enregistrement : | Cylindre |
Format : | Standard (enregistrement acoustique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Pathé |
Numéro de catalogue : | 2832 |
Numéro de matrice : | 49 |
Instruments : | Diction |
Couleur de la pâte : | noir moulé |
État : | faible |
Vitesse (tours/minute) : | 160 |
Matériel employé au transfert : | Archéophone |
Date du transfert : | 06-02-2000 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-dessous. |
Texte du contenu : | Sedan
Sedan. Ce nom funèbre où tout vient s'éclipser, Crachons-le pour ne plus jamais le prononcer. Plaine! affreux rendez−vous ! Ils y sont, nous y sommes. Deux vivantes forêts faites de têtes d'hommes, De bras, de pieds, de voix, de glaives, de fureur, Marchent l'une sur l'autre et se mêlent. Horreur ! Tout est chez l'un triomphe et chez l'autre décombre. Ô Guerre ! le hasard passe sur un char d'ombre Par d'effrayants chevaux invisibles traîné. La lutte était farouche. Un carnage effréné Donnait aux combattants des prunelles de braise ; Le fusil Chassepot bravait le fusil Dreyse ; À l'horizon hurlaient des méduses, grinçant Dans un obscur nuage éclaboussé de sang, Comme si la nature entrait dans la bataille, De l'homme qui frémit à l'arbre qui tressaille ; Le champ fatal semblait lui-même forcené. L'un était repoussé, l'autre était ramené ; Là c'était l'Allemagne et là c'était la France. Tous avaient de mourir la tragique espérance On sentait le devoir, l'honneur, le dévouement, Et la patrie, au fond de l'âpre acharnement. Tandis que, du destin subissant le décret, Tout saignait, combattait, résistait ou mourait, On entendit ce cri monstrueux : Je veux vivre ! Le canon stupéfait se tut, la mêlée ivre S'interrompit... − le mot de l'abîme était dit. Et l'aigle noir ouvrant ses griffes attendit. Victor Hugo |
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