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Titre : | Le patron moderne, lettre d'un parisien rigolo aux membres de son syndicat |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Tournayre, Louis |
Interprète(s) : | Zip, M. [Léopold Postieau] |
Genre : | Monologue comique |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 30 cm aiguille (enregistrement acoustique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Gramophone |
Numéro de catalogue : | O232062 |
Numéro de matrice : | 01163v (chiffre à l'envers) |
Date de l'enregistrement : | 1909-07-05 |
Instruments : | Déclamation, diction, monologue |
Vitesse (tours/minute) : | 78 |
Matériel employé au transfert : | Garrard 401, SME 3012, pointe 2,0ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe Westrex, passe-bas, Cedar X declick, decrackle, dehiss |
Date du transfert : | 08-06-2010 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-dessous. Lutte des classes. Sur l'air de "l'anatomie du conscrit", dans l'esprit de "Il était syndiqué" (Mayol) |
Texte du contenu : | Le patron moderne
Lettre d'un Parisien rigolo Aux membres de son syndicat : Chers amis, j'viens d'être embauché Dans une place qu'est vraiment si belle Que j'trouve rien à lui r'procher L'patron lui-même est un modèle Il veut pas nous voir travailler De peur qu'ça fasse tomber not'graisse Et comme il pense qu'à nous payer Toutes les heures on passe à la caisse L'matin sur l'coup d'dix heures et quart C'est l'patron qu'ouvre sa cambuse Et quand nous arrivons en r'tard C'est lui qui nous fait des excuses Il dit : "J'sais bien qu'c'est pas très gai De n'pas faire la grasse matinée Mais si vous êtes trop fatigués Vous f'rez un somme dans la journée L'singe fait des travaux surhumains Jusqu'à s'en démancher l'système Nous autres, on lui crache dans les mains Il a pas l'temps d'cracher lui-même Aussi, quand on veut saboter Comme ça s'fait dans toutes les usines On n'a qu'à cracher à côté Pour que ça tombe sur ses bottines L'aut'jour, il nous dit : "Mes enfants, Il va falloir que j'vous augmente Sans quoi, j'vois bien qu'au bout d'quéqu'temps J'vais finir par avoir des rentes Tout c'que j'ai, j'vous l'donne sans détour Ca s'ra p'têt' pas encore le rêve Mais ça vous f'ra vingt francs par jour A bouffer quand vous s'rez en grève Aussi, j'l'avoue, on aurait tort D'lui d'mander d'nouveaux sacrifices On a la clé d'son coffre-fort Et on s'partage les bénéfices Il turbine pour nous jour et nuit Dame, l'ouvrage se fait pas toute seule Et quand nous n'sommes pas contents d'lui Il faut voir comment qu'on l'engueule Hier dans un coin de l'atelier J'étais en train d'faire une manille Quand j'vois l'patron qui vient m'prier D'accepter la main d'sa jeune fille "Ben, qu'j'y fais, t'en as du culot ! J'crois pas qu'ça s'rait un coup à faire D'm'associer avec un poireau Qui sait pas conduire ses affaires ! C'matin, y d'mande un p'tit instant Pour aller oùsque va tout l'monde J'dis : "Vas-y, mais sois pas longtemps !" Y m'fait : "J'en ai pour une seconde" Mais comme y s'est pas trop pressé La prochaine fois qu'faudra qu'y sorte Si ça y arrive de r'commencer J's'rai forcé d'le foutre à la porte |
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