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Titre : | Hernani ; Tirade de Ruy Gomez |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Hugo, Victor |
Interprète(s) : | Silvain, Eugène |
Genre : | Diction : théâtre |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | |
Support d'enregistrement : | Cylindre |
Format : | Inter (enregistrement acoustique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Pathé |
Numéro de catalogue : | 3356 |
Numéro de matrice : | 1349 |
Date de l'enregistrement : | 1903 |
Instruments : | Déclamation, diction, monologue |
Vitesse (tours/minute) : | 156 |
Matériel employé au transfert : | Archéophone, pointe Edison elliptique APS sur Ortofon, Elberg MD12 : courbe flat, Denon DN500R |
Date du transfert : | 11-05-2023 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-dessous. Collection Musée de l'aventure du son, Saint-Fargeau (Yonne) |
Texte du contenu : | Hernani (Victor Hugo) ; tirade de Ruy Gomez
Des hommes chez ma nièce à cette heure de la nuit ! Venez tous ! Cela vaut la lumière et le bruit. À doña Sol : Par saint Jean d'Avila, je crois que, sur mon âme, Nous sommes trois chez vous ; c'est trop de deux, madame. Aux deux jeunes gens : Mes jeunes cavaliers, que faites-vous céans? — Quand nous avions le Cid et Bernard, ces géants De l'Espagne et du monde allaient par les Castilles Honorant les vieillards et protégeant les filles. C'étaient des hommes forts et qui trouvaient moins lourds Leur fer et leur acier que vous votre velours. Ces hommes-là portaient respect aux barbes grises, Faisaient agenouiller leur amour aux églises, Ne trahissaient personne, et donnaient pour raison Qu'ils avaient à garder l'honneur de leur maison. S'ils voulaient une femme, ils la prenaient sans tache, En plein jour, devant tous, et l'épée, ou la hache, Ou la lance à la main !—Et quant à ces félons Qui, le soir, et les yeux tournés vers leurs talons, Ne fiant qu'à la nuit leurs manœuvres infâmes, Dérobent aux maris la chasteté des femmes J'affirme que le Cid, cet aïeul de nous tous, Les eût tenus pour vils et fait mettre à genoux, Et qu'il eût, dégradant leur noblesse usurpée, Souffleté leur blason du plat de son épée ! Voilà ce que feraient, j'y songe avec ennui, Les hommes d'autrefois aux hommes d'aujourd'hui. |
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