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Titre : | Les neiges d'antan |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Bouilhet, Louis-Hyacinthe |
Interprète(s) : | Anonyme(s) ou interprète(s) non identifié(s) |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 29 cm saphir sans étiquette, (enregistrement acoustique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Pathé |
Date de l'enregistrement : | 1906-1908 ? |
Instruments : | diction |
État : | Exc++, faible |
Vitesse (tours/minute) : | 79,5 |
Matériel employé au transfert : | Garrard 401, SME 3012, pointe 2,5CT sur Shure M44G, Elberg MD12 : courbe US30, passe-bas 5kHz, Cedar X declick, decrackle, dehiss |
Date du transfert : | 18-02-2017 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-dessous. Intéressant : sans numéro de catalogue, sans numéro de transfert : probablement un enregistrement réalisé en studio par un particulier. Voir Louis Bouilhet, Dernières chansons, Michel Lévy Frères, 1872, p. 83-87. |
Texte du contenu : | Louis Bouilhet
Dernières chansons Michel Lévy Frères, 1872, p. 83-87. I Ce siècle froid et sérieux Ne croit plus aux folles chimères ; Ils sont passés les temps joyeux Dont nous ont parlé nos grand’mères ! Quand l’amour sensible et bien né, Secouant des branches fleuries, Souriait, tout enrubanné, Dans la fraîcheur des bergeries, Et, le soir, sous les marronniers, Pressait la belle qui menace, Mince, dans sa robe à paniers, Comme une anguille, dans sa nasse. Siècle heureux, de bisque nourri, Dont la morale sans lisières Se consolait des Dubarri, Avec la vertu des rosières ! Comme on prenait des airs penchés Pour mener paître dans la plaine Quatre moutons endimanchés Dont on avait frisé la laine ! Et comme, à l’ombre des ormeaux, C’était une charmante chose D’entendre au loin vos chalumeaux, Bergers blonds, en culotte rose ! Pour fuir la cour du roi Pétaud, Ou les croquants de mince étoffe, On emportait dans son château Son singe ― avec son philosophe. Et c’était fête, tous les jours, Grâce aux amabilités jointes Du petit chien qui fait des tours Et de l’abbé qui fait des pointes. Oh ! Les soupers sur les balcons ! Les soupers fins, où la campagne Semblait, au travers des flacons, De la couleur du vin d’Espagne ! Oh ! l’esprit ! oh ! les bons caquets Saupoudrés de littérature, Quand on montait, par les bosquets, Vers quelque temple à la nature ! L’ombre, parfois, faisait oser. Sous l’abri des grottes opaques, On entendait plus d’un baiser… Mis sur le compte de Jean-Jacques ! Les vers luisants, dans les gazons, Brillaient comme des émeraudes ; Le vent emportait les chansons ; La nuit mouillait les têtes chaudes ; Et la bouteille, aux larges flancs Où l’araignée a mis ses toiles, Pour les convives chancelants Doublait le nombre des étoiles !… II Hélas ! Hélas ! ― au gouffre ouvert Tous sont tombés : ― pas un qui bouge ! Un soir, à l’heure du dessert, Vint à passer l’homme au bras rouge ! Ils se levèrent sans effort, Le calme au front, l’orgueil dans l’âme, Doux et polis devant la mort, Comme auprès d’une grande dame. Le jeune au vieux cédait le pas Avec des grâces enfantines ; L’urbanité de leur trépas Fit un salon des guillotines. On eût dit, à les voir venir Vers les sanglantes boucheries, Qu’ils récitaient, pour mieux finir, L’oraison des galanteries ; Et leur tête, en ces jours ardents Où le peuple agitait sa foudre, Tomba-le calembour aux dents ― Avec un nuage de poudre !… |
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