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Title : | Le cimetière de campagne |
Composers and/or lyricists : | Hahn, Reynaldo ; Vicaire, Gabriel |
Performers : | Devriès, David ; Nérini, E. |
Audio file : | |
Images : | |
Recording medium : | Disque |
Format : | 25 cm aiguille (enregistrement électrique) |
Recording location : | Paris, France |
Manufacturer, label : | Odéon |
Catalogue number : | 188596 |
Matrix number : | ki1762x |
Instruments : | piano acc. |
Color of the material : | noir moulé |
Condition : | Exc++ |
Speed (rpm) : | 78,4 |
Tools used for data transfer : | Garrard 401, SME 3012, pointe 78t sur Ortofon, Elberg MD12 : courbe US30, passe-bas 5.5kHz, Cedar X declick, decrackle, dehiss |
Transfer date : | 2011-07-14 |
Comments : | Texte du contenu ci-dessous. Mélodie de concert |
Text or lyrics : | Cimetière de campagne
Gabriel Vicaire (1848-1900) - Reynaldo Hahn (1875-1947) Cimetière de campagne (1893) Éditeur : Heugel, Paris (1895) J'ai revu le cimetière Du beau pays d'Ambérieux Qui m'a fait le cœur joyeux Pour la vie entière, Et, sous la mousse et le thym, Près des arbres de la cure, J'ai marqué la place obscure Où, quelque matin, Libre enfin de tout fardeau, J'irai tranquillement faire Entre mon père et ma mère Mon dernier dodo. Pas d'épitaphe superbe, Pas le moindre tralala ; Seulement, par-ci par-là, Des roses dans l'herbe, Et de la mousse à foison, De la luzerne fleurie, Avec un bout de prairie A mon horizon. L'église de ma jeunesse, L'église au blanc badigeon, Où jadis, petit clergeon, J'ai servi la messe, Est encore là tout près Qui monte sa vieille garde Et, sans se troubler, regarde Les rangs de cyprès. Entouré de tous mes proches, Sur le bourg, comme autrefois, j'entendrai courir la voix Légère des cloches. Elles ont vu mes vingt ans Et n'en sont pas plus moroses ; Elles me diront des choses Pour passer le temps. - - - J'ai revu le cimetière Du beau pays d'Ambérieux Qui m'a fait le cœur joyeux Pour la vie entière, Et, sous la mousse et le thym, Près des arbres de la cure, J'ai marqué la place obscure Où, quelque matin, Quand dans la farce commune J'aurai joué mon rôlet Et récité mon couplet Du clair de la lune, Libre enfin de tout fardeau, J'irai tranquillement faire Entre mon père et ma mère Mon dernier dodo. Pas d'épitaphe superbe, Pas le moindre tralala ; Seulement, par-ci par-là, Des roses dans l'herbe, Et de la mousse à foison, De la luzerne fleurie, Avec un bout de prairie A mon horizon. Ah ! dans ce décor champêtre Comme je dormirai bien ! Quel excellent paroissien, Curé, je vais être ! Après avoir tant trotté Et s'être fait tant de bile, C'est si bon d'être immobile Pour l'éternité ! L'église de ma jeunesse, L'église au blanc badigeon, Où jadis, petit clergeon, J'ai servi la messe, Est encore là tout près Qui monte sa vieille garde Et, sans se troubler, regarde Les rangs de cyprès. Entouré de tous mes proches, Sur le bourg, comme autrefois, j'entendrai courir la voix Légère des cloches. Elles ont vu mes vingt ans Et n'en sont pas plus moroses ; Elles me diront des choses Pour passer le temps ; Puis, l'après-midi, j'espère, Tous les petits polissons Qui vont prendre des leçons Du premier vicaire D'un couplet de mirliton Salueront nos mausolées, Et joueront dans nos allées A saute-mouton. Bref, je serais, il me semble, Un mort tout à fait heureux, Si parfois deux amoureux S'en venaient ensemble, Lui timide, un peu jeunet, Elle fraîche et guillerette, Cueillir un brin de fleurette A mon jardinet. Craintifs comme deux colombes Prêtes à s'effaroucher, Je crois les voir s'approcher De nos pauvres tombes. Ils se tiendront par la main, Regardant tout sans mot dire, Mais je veux qu'un bon sourire Leur vienne en chemin. — « Cher poète sans malice, Diront-ils en se signant, C'est là qu'il dort maintenant ; Que Dieu le bénisse ! « Jamais il n'a fait affront A qui l'invitait à boire. » — Et pour fêter ma mémoire Ils s'embrasseront ! Gabriel Vicaire |
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